Ernesto Guevara de la Serna a mené une vie hors du commun, depuis sa naissance en 1928 jusqu‘à sa mort en 1967. Ses voyages latino-américains ont fondé ses convictions qui l’ont menées à la lutte révolutionnaire. Il a développé une pensée théorique d’influence marxiste qui cherche à réorganiser la société sur le principe de l’homme nouveau. De plus, il prône la révolution pour renverser le pouvoir existant et lui voue un amour sincère car il est convaincu qu’elle est la seule solution permettant de combattre l’impérialisme et de lutter ainsi contre les inégalités socio-économiques. L’Argentin fut également un homme largement influencé par Fidel Castro qu’il idolâtrait depuis leur rencontre au Mexique. Il est responsable de la mort de nombreuses personnes, notamment lors de son passage à la direction du tribunal militaire de la Cabana. Par ailleurs, ses idées théoriques économiques et militaires se sont révélées être des échecs lors de leurs applications à Cuba, au Congo et en Bolivie.
Quant à la question « Le Che est-il un mythe contestable ? », aucune réponse objective ne peut être formulée. Il croyait en des idéaux justes mais utopiques, il avait des théories justifiées par la défense des peuples opprimés mais inefficaces dans la réalité, il voulait libérer l’humanité par la révolution qui a causée de nombreuses victimes. Toutes ces oppositions nous mènent à penser que ses idées étaient meilleures en théorie que dans les faits. Chaque personne peut donc se fonder un avis différent, selon qu’elle retienne du personnage sa volonté, son caractère et sa vision du monde ou les morts et les conséquences désastreuses qu‘il a occasionné. Certains mentionneront le fait que les conditions nécessaires à la réussite de ses projets n’étaient pas optimales, d’autres diront qu’il était un meurtrier sanguinaire. Ce ne sont que de longues années après sa mort que l’image du héros révolutionnaire incarnée par le Che commencera à être remise en question, avec notamment la publication de nombreux témoignages soulignant sa cruauté et provoquant ainsi la mise en marche du processus de démystification.
Cependant, l’image du Che en tant que révolutionnaire romantique perdure car elle est profondément ancrée dans les mœurs et souvent brandie comme symbole de liberté, depuis Mai 68 jusqu’aux manifestations de 2006.En Argentine comme à Cuba, on lui voue un culte et il est représenté sur toutes sortes d’objets, de vêtements, sur des panneaux et même des voitures. Il serait donc intéressant de se pencher à la fois sur les personnes et sur les moyens qui ont conduit à l’édification du mythe.
Le Che représenté sur la façade du ministère de l'Intérieur cubain.